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Le Moi
26 décembre 2005

L'immonde massacre

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L'évolution et le progrès semblent être d'une lenteur qui dépasse l'entendement en matière de protection animale. Un douloureux dossier illustre parfaitement ce triste propos : celui des bébés phoque

C'est en 1969 que les premières images de martyre des bébés phoques massacrés chaque printemps sur les côtes du Canada parviennent en France.
Dès 1976, Brigitte Bardot rejoignait, entre autres, Brian Davis de l'association IFAW, et déclenchait une vaste campagne internationale pour dénoncer l'horrible massacre des bébés phoques canadiens.
Cette tuerie « traditionnelle », perpétrée et organisée non seulement par le Canada mais aussi par la Norvège, et les habitants des régions côtières (Terre-Neuve, îles de la Madeleine) était, cette année-là, fixée officiellement à "129 999 phoques".

Les méthodes employées pour respecter ces "quotas" de très jeunes victimes dans le Grand Nord sont d'une cruauté hallucinante : les bébés phoques âgés de 15 jours à peine se laissent aisément approcher par les chasseurs, confiants qu'ils sont envers l'espèce humaine.
Ils sont alors assommés à grands coups de massue, puis dépecés sur place, parfois encore conscients, sous les yeux d’autres petits, qui seront massacrés de la même façon quelques instants plus tard, et devant les mères impuissantes qui restent souvent plusieurs jours auprès du petit corps ensanglanté, dépouillé de sa fourrure et laissé sur la glace par les assassins : elles tentent de réchauffer le cadavre nu et de l'allaiter encore…

Une manifestation menée par Madame Bardot devant l'Ambassade de Norvège et de nombreuses interventions médiatiques remuent l'opinion publique mais ne suffisent pas à raisonner un tant soit peu les responsables de cette boucherie.

L'année suivante, le 14 mars 1977, Brigitte Bardot repart en campagne contre le massacre des bébés phoques qui perdure de plus belle (ce sont quelque 185 000 victimes qui sont alors "programmées") et s'envole, accompagnée notamment du célèbre protecteur des animaux Franz Weber, vers les "lieux du crime".
Pendant 5 jours, et dans des conditions extrêmement difficiles, Madame Bardot et son équipe multiplient les interventions et les dénonciations pour exhorter les trappeurs à renoncer à leurs sinistres activités.

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Le 15 mars 1977, premier jour du périple au cœur de l'horreur, alors que le gouvernement canadien fait tout son possible pour empêcher l'arrivée des défenseurs des animaux martyrs au camp de Blanc Sablon (lieu exact du massacre), on apprend que le Président Giscard d'Estaing vient d'interdire l'importation de peaux de phoques en France : rare mais réconfortante bonne nouvelle.
Le 28 mars 1983, l'Union Européenne interdit l'importation des peaux et fourrures de bébés phoques harpés (à manteau blanc) et bébés phoques à capuchon (à dos bleu). L'horreur ne s'arrête malheureusement pas là pour les phoques, qui ne trouvent pas non plus la paix qui leur est due dans d'autres parties du globe.


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La Russie semble à même de surenchérir avec le Canada dans cet immonde massacre.
La tuerie de milliers de bébés phoques sur les bords de la mer Blanche est ainsi révélée en mai 1990, et reprise par l'ensemble de la presse à partir de 1993. C'est d'un véritable goulag qu'il s'agit cette fois : les "Pomors", peuplade russe du village méconnu de Koïda, raflent chaque année en mars-avril quelque 18 000 jeunes phoques, un peu pour se nourrir, surtout pour revendre la fourrure.

La plupart des bébés ne sont pas massacrés immédiatement : ils sont d'abord ficelés, arrachés à la banquise par hélicoptère puis laissés sans nourriture dans des "camps de la mort" pendant 2, voire 3 semaines, en attendant la mue. Ils sont alors dépecés, tout cela avec le soutien (et l'argent !) de l'État lui-même, qui en retire bien entendu des bénéfices conséquents.
Madame Bardot dénonce violemment ce nouveau scandale dans une longue interview accordée à Paris-Match en 1990. Trois ans plus tard, la Fondation Brigitte Bardot lance une pétition pour protester auprès de l'Ambassadeur de Russie.

A la même époque notre Présidente tente en vain de dialoguer avec Boris Eltsine et les milliers de signature recueillies n'engendreront même pas une réponse des intéressés.

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Et alors que l'État soviétique se réfugie dans un silence lourd de conséquences pour les malheureux blanchons de Koïda, l'infinie douleur infligée à ces animaux resurgit encore ailleurs, et toujours en Russie : la presse internationale se fait l'écho d'une "nouvelle" chasse, toujours aussi barbare, sur les rivages de la mer Caspienne. Les populations russe, kazakhe et azérie s'y livrent à un carnage rituel à la fin de l'hiver, massacrant sans pitié 30 000 phoques en 2 semaines, toujours les bébés, toujours pour les mêmes lucratives et futiles raisons : la fourrure (et aussi le marché des aphrodisiaques, rien d'essentiel donc).

De part et d'autre de la Volga, les phoques pensaient pourtant avoir trouvé un havre pour se reproduire et vivre loin de toute cruauté humaine… Aucune évolution technique pour atténuer au moins les souffrances des victimes : aux gourdins canadiens, les trappeurs russes préfèrent quelques fois le corps d'un bébé à peine massacré pour en frapper d'autres !

Brigitte Bardot force alors une rencontre avec Monsieur Ryjov, Ambassadeur du pays, et lui remet en main propre, à la mairie de Saint-Tropez, une nouvelle lettre destinée au Président Eltsine (décidément intouchable puisque, là aussi, pas de réponse).
La dénonciation de ce massacre monstrueux vient s'ajouter au précédent et d'autres encore seraient perpétrés puisqu'on estime à 80 000 le nombre de phoques massacrés chaque année en ex-U.R.S.S. !

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De 129.999 en 1996, le quota annuel de chasse au Canada est passé à 350.000 phoques en 2003. Après un moratoire d'une quinzaine d'années, le total des captures autorisées pour les années 2003, 2004 et 2005 s'élève à plus d'un million de phoques achevés à coups de pioches, de gourdins...
Les autorités canadiennes estiment la population de phoques du Groënland à 5 millions (contre 10 millions en 1900) et accusent, à tort, ces mammifères de menacer les stocks de poissons de l'Atlantique alors que ces derniers sont victimes des flottes industrielles qui ratissent les mers et océans.
Après les U.S.A., l'Union Européenne à pris des dispositions pour interdire l'importation et le commerce des peaux de bébés phoques (directive 83/129/CEE) mais devant la recrudescence des massacres, certains états membres souhaitent aller plus loin aujourd'hui.

C'est le cas de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Autriche où des propositions ont été présentées ces derniers mois afin d'interdire, dans chacun de ces pays, l'importation des peaux et fourrures de phoques même adultes. L'Italie travaille également à une interdiction qui viserait aussi les graisses et huiles issus de la chasse aux phoques. La France doit à son tour prendre de fermes dispositions pour condamner cette tuerie qui écœure le monde.

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Commentaires
A
c tro bo la neige du canada!!!!<br /> je ve y alé !!!!!!!
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